La SIG Strasbourg vous propose un grand format exceptionnel sur le binôme Alberani/Tuovi. Un document exclusif en deux parties dans lequel vous allez apprendre à connaître le directeur sportif Nicola Alberani, son rôle, la complémentarité professionnelle avec coach Tuovi mais également leur vision du basket et leur stratégie.
PARTIE 1/2 : Genèse et présentation
La SIG Strasbourg, par la voie de son président, s’était positionnée il y a un an déjà sur le fait qu’une structuration côté sportif allait s’opérer avec le recrutement d’un directeur sportif. Depuis un mois, c’est chose officiellement faite avec la venue de Nicola Alberani. La première pierre d’un édifice qui se veut être reconstruit de A à Z, afin de basculer dans une nouvelle ère. Un homme que peu de monde dans l’environnement du club ne connaissait avant que son nom ne fuite, mais un homme qui a le basket dans le sang. A aujourd’hui 44 ans, il est né et a grandi à Forli, ville où la tradition et la culture basket sont fortes, « une des rares villes où le basket arrive en premier devant le foot » comme le dit l’intéressé. Passionné de sport et a fortiori de basket depuis toujours, il le justifie aussi par la culture sportive locale : « Il faut bien comprendre qu’il y a une vraie passion, une grande tradition basket à Forli. Par exemple le GM de la Virtus Bologne et celui de Fenerbahçe en sont originaires ».
N. Alberani : "une chance de travailler ici mais c’est aussi une chance de vivre en France"
De son côté, Nicola a débuté sa carrière à 22ans en tant que directeur sportif à Forli (forcément) avant de devenir agent tout en passant ses diplômes d’économie puis dans l’hôtellerie dans la prestigieuse Glion Hotel School ; «
c’est d’ailleurs durant cette période que j’ai appris un peu le français » raconte-il. « J
e travaillais dans l’hôtellerie. Un jour, le premier joueur que j’avais signé 10 ans plus tôt est devenu coach à Forli et il m’a rappelé pour l’aider. On est parti de 4ème division pour remonter en 2ème division et là j’ai eu un appel de la Roma. A partir de là, ma carrière était lancée. On a fait les finales la 1ère année, Gigi Datome est parti en NBA et les saisons se sont enchainées en jouant l’Euroleague et l’Eurocup. Beaucoup de bons joueurs ont joué durant la période et j’ai été contacté par Avellino avec qui j’ai travaillé 4 saisons. Mais l’entreprise actionnaire majoritaire du club a connu de gros problèmes financiers et a stoppé ses financements. Les problèmes n’étaient pas liés directement à la gestion du club comme j’ai pu le lire mais un niveau au-dessus ».
Avellino, voilà un club qui n’est pas inconnu pour la SIG Strasbourg. Et pour cause les SIGmen version 2016/17 avaient l’affronté en BCL. Strasbourg n’était donc pas une destination inconnue pour lui, mais il reconnait volontiers « On ne peut pas imaginer à quel point la ville est belle quand on est de passage aussi rapidement. Mais je suis venu depuis avec ma femme et on avait trouvé que la ville pouvait être un bon endroit pour vivre. Et quand Strasbourg s’est intéressé à moi, nous sommes revenus pour voir si nous nous verrions bien vivre ici. C’est une chance de travailler ici mais c’est aussi une chance de vivre en France ». Une chance, l’avenir nous le dira mais une chose est d’ores et déjà certaine, le club lui montre sa confiance et met tout en œuvre pour le mettre dans les meilleures conditions malgré le confinement. Il tient d’ailleurs à le redire : « Je ne remercierai jamais assez le directoire et Martial Bellon en premier, mais également Jérôme, pour la confiance qu’ils m’offrent ». Et le premier acte de Nicola Alberani, auquel le directoire a convenu, était la prolongation il y a 3 semaines de Lassi Tuovi au poste d’entraîneur.
N. Alberani : "Le maître-mot : l'anticipation"
Une première décision après avoir longuement discuté avec coach Tuovi dont il souligne un plaisir non dissimulé de travailler avec. «
Il est ouvert. Lassi est différent des coachs italiens et en prime il a une vision internationale du basket. Ce qui est positif, c’est qu’on se challenge l’un l’autre, comme dans une équipe. Il n’a pas peur de faire un pari ou de sortir des sentiers battus. Nous avons beaucoup de choses en commun et la même vision basket ». Une complémentarité que le coach plussoie volontiers d’ailleurs : «
Je trouve que nous partageons les mêmes idées et le même intérêt pour le scouting. Nous échangeons et travaillons main dans la main pour générer un bon équilibre dans l’équipe que nous souhaitons faire. Nous nous sommes rendu compte parfois que nous avons suivi le même joueur durant la saison. Nous nous complétons bien ». Une belle complémentarité et complicité, même si les deux ont des jobs différents.
L’occasion d’ailleurs de demander à Nicola Alberani ce qu’est pour lui un directeur sportif : « je suis en charge, évidemment de construire une équipe avec le coach. Mais, pour ce faire, il faut placer le coach dans les meilleures conditions possibles. Mais je dois être aussi capable de juger son travail. On doit tisser une relation de travail basée sur la confiance, qui est à la fois intéressante et délicate. Mon job est d’être capable de scouter non pas les meilleurs joueurs possibles mais les joueurs qui entreront le mieux dans la stratégie qu’on met en place. Je mets un point d’honneur à vouloir prendre de bons éléments, pas uniquement en tant que basketteur mais aussi en tant qu’homme ». Mais il serait réducteur de limiter ce travail à la construction d’un groupe : « Un point clé dans ce travail est de savoir à un moment donné, même imprévu, quel est le meilleur joueur disponible sur le marché qui peut convenir à une situation donnée. Il ne faut pas attendre qu’il y ait un blessé pour commencer à regarder qui est disponible. Non ! Ça ne fonctionne pas comme ça. Il faut connaitre le marché, parler avec les agents ; C’est un travail à plein temps. Le but est de toujours avoir une alternative à un problème. Le maître-mot est d’anticiper »...
Franklin Tellier
A suivre la deuxième partie de ce portrait croisé
"La SIG Strasbourg et le nouveau départ"