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29 avr 20 - Article

​[Grand format] : SIG Strasbourg le nouveau départ - 2ème partie

La SIG Strasbourg vous propose un grand format exceptionnel sur le binôme Alberani/Tuovi. Un document exclusif en deux parties dans lequel vous allez apprendre à connaître le directeur sportif Nicola Alberani, son rôle, la complémentarité professionnelle avec coach Tuovi mais également leur vision du basket et leur stratégie.

PARTIE 2/2 : La SIG Strasbourg et le nouveau départ
Nicola Alberani n’était pas passé inaperçu dans les travées du Rhenus en décembre dernier. Une visite, somme toute amicale, d’une personnalité du basket comme le club en a souvent. Venu s’enrichir et s’immerger quelques jours il le dit lui-même, « cette visite était sincèrement amicale rien de plus ». Difficile à imaginer quand on connait la suite mais pourtant… Quoi qu’il en soit cette venue l’a marqué et il a tenu à profiter de cet entretien pour délivrer son analyse : « ce que j’ai vu était très enrichissant. J’ai pu constater que le club était bien géré et bien dirigé, contrairement à ce que j’ai pu voir dans d’autres pays. Mais ce qui m’a marqué c’est l’atmosphère, la camaraderie et la solidarité qu’il y a dans les bureaux. La SIG Strasbourg est comme une entreprise familiale avant d’être un club de basket. En Italie, il y a peu d’employés dans les clubs, à Avellino nous étions 4 pour tout gérer. Ici tout est précis, planifié, ordonné et structuré. Je suis venu lors du match face à Nanterre et ce qui m’a marqué c’est le souci du détail à tous les niveaux dans l’organisation de la rencontre. Ici on ne prépare pas juste un match de basket, on travaille sur un événement global. Il faut donner beaucoup de crédit aux salariés de ce club et à la confiance que les dirigeants ont en eux ».

Un clin d’œil fort touchant mais l’ampleur de son travail avec Lassi est aujourd’hui importante. Et là où on pourrait imaginer que le confinement est un frein, il préfère y voir une opportunité. « La mise en quarantaine me permet d’approfondir l’étude de la Jeep® ÉLITE et des joueurs français. Je suis fermement persuadé que, même dans les plus mauvaises situations, il y a du positif à en tirer et c’est le cas en ce moment. Je suis en contact journalier avec Lassi et tous les 2 ou 3 jours avec le président ». « C’est beaucoup plus simple avec la technologie. La preuve nous avons pu facilement organiser ce rendez-vous. La situation est ce qu’elle est. A nous de nous adapter et d’avancer…. L’avantage c’est que tout le monde est proche de son téléphone et son ordinateur en ce moment » rebondit d’ailleurs coach Tuovi.

« Si tu n’es pas le plus grand, tu dois être le plus rapide »
Une chose est en tout cas très claire pour les deux hommes. Tous deux espèrent et attendent que le jeu reprenne un jour ses droits. Néanmoins, voilà un levier sur lequel ils ne peuvent avoir aucune marche de manœuvre. Le directeur sportif apporte d’ailleurs son avis sur cette situation insolite mais qui ne doit en aucun cas empêcher chacun de rester à sa place : « Notre job c’est de préparer la suite. Il faut transformer le problème lié à la situation actuelle en une opportunité, en travaillant sur ce que nous pouvons maîtriser. J’apprécie le fait que le président et le directoire nous disent d’avancer. Nous devons, et nous avons, une approche très pragmatique de la situation. Nous pouvons avancer, nous positionner. Notre travail est de se tenir prêt pour la suite. Personne ne sait quand nous allons rejouer, nous en avons conscience, mais notre partie du job est de faire en sorte d’être prêt « le jour où ». Le marché est ce qu’il est, tout est un peu différent. Il faut parler sans doute différemment avec les agents. Mais une chose est certaine, dans le basket si tu n’es pas le plus grand, tu dois être le plus rapide. C’est aussi une réalité quand on construit l’équipe. Nous savons que le budget va diminuer. Je n’aime pas le dire mais c’est une réalité pour tout le monde. Nous ne pourrons pas nous payer les joueurs les plus chers du marché, à nous d’être intelligents ».

Et justement entrons dans le vif du sujet, quelle est aujourd’hui la stratégie, la ligne de conduite, des deux hommes ? A ce sujet, bien évidemment, aucune information précise ne filtrera. Néanmoins, un sentiment domine cet échange : l’osmose. Osmose entre deux tacticiens aux mêmes valeurs. Lassi Tuovi nous éclaire « Nous avons eu une très longue réunion au début afin de définir la stratégie. Nous avons plusieurs points clés auxquels nous accordons une grande importance. Je ne vais pas trop entrer dans les détails mais il est certain que nos choix de joueurs seront dictés par cela et pas l’inverse ! ». Un peu plus volubile, question de culture à coup sûr, Nicola Alberani complète : « Nous partageons la même vision et nous avons une idée très claire de ce que nous voulons faire. C’est très important de construire une équipe avec une grosse force mentale, faite de joueurs qui mettent leur cœur sur le terrain ! Nous n’avons pas le plus gros budget de Jeep® ÉLITE donc nous devons créer une équipe qui aura une émulation positive pour apporter plus. Nous devons être « particulier » et, pour y arriver, nous devons nous assurer d’abord de l’homme qui est derrière le joueur. Nous pensons que si nous avons une équipe de joueurs qui ont faim, qui se donnent sans compter, ce sera alors plus simple de trouver des solutions. L’histoire le montre. Ce n’est pas parce que tu as les joueurs les plus talentueux et les plus athlétiques que tu gagnes forcément. Nous voulons construire une équipe que les partenaires, les abonnés et les fans seront fiers de supporter !»  Un projet fort alléchant mais quid des joueurs français dans le schéma qui se dessine ?

« Nous voulons des joueurs qui ont une éthique de travail »
Sur ce point les réponses sont sans équivoque : « Les JFL (Joueurs Formés Localement) tiennent une place importante dans notre stratégie. Ce sont eux qui créent le sentiment d’appartenance. Ils apportent plus que ce qu’on peut voir sur le terrain. Ils ont un rôle au-delà du jeu. C’est pour cela que nous voulons signer des joueurs français qui peuvent entrer dans ce processus et qui sont fiers de jouer pour Strasbourg » indique avec fermeté le directeur sportif. De son côté, coach Tuovi a montré, le court laps de temps où il a été en fonction, son fort intérêt pour des joueurs prometteurs. Il complète donc son directeur sportif en ajoutant « Je pense qu’il faut un équilibre entre l’expérience et les jeunes joueurs. J’aime l’idée de travailler avec des joueurs qui sont en pleine progression dans leur carrière. Je souhaite avoir des joueurs qui viennent à Strasbourg et qui, lorsqu’ils partiront dans deux ou trois ans, seront de meilleurs joueurs ! C’est ce genre de profil que nous recherchons en grande partie. Le but est d’avoir des joueurs qui ont envie et qui peuvent passer au niveau suivant avec nous. C’est aussi et surtout le cas avec les joueurs français. Nous voulons des joueurs qui ont une éthique de travail, qui veulent jouer pour Strasbourg et qui ont l’expérience de ce qu’est notre championnat ».

Une éthique et une envie de travailler qui doivent aussi passer par le staff. Et c’est pour cela que le choix de Frank Kuhn en tant qu’assistant a fait l’unanimité. « Frank entre parfaitement dans la stratégie qu’on veut mettre en place. Pour moi, l’humain passe avant le reste. Et les retours que j’ai eus sur lui sont les mêmes. On sait qu’on peut aller à la guerre avec lui. Il a faim et il est motivé » souligne Nicola Alberani. Les grandes lignes sont posées, place maintenant au travail comme c’est le cas depuis quelques semaines afin de constituer un groupe aussi compétitif que possible. Un effectif qui portera fièrement les couleurs de la SIG Strasbourg. En attendant, le mot de la fin revient au coach : « Profitez de ces moments pour vous occuper de votre famille et de vos proches. Un jour, c’est certain, nous allons nous retrouver ». Tout le monde en a hâte mais en attendant, restez chez vous, des jours meilleurs viendront… A tous les niveaux...

Franklin Tellier