​Bilan et perspectives à la SIG Strasbourg

Martial Bellon ne le cache pas : « Nous avons vécu une saison très exténuante ». Bien évidemment les raisons sont connues : blessures, changement de coach, changement de joueurs. Néanmoins, tout le monde est unanime et le Président le dit également « on peut avoir beaucoup de regrets sur la saison, même si on est passé en Playoffs par un trou de souris. Ce que je retiens c’est aussi que les joueurs et le staff n’ont jamais lâché. Ça permet de dire que le bilan sportif est bon avec un quart de final de BCL et de Playoffs ». Mais le sport est ainsi fait. Les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas. « La SIG Strasbourg ne peut pas être dans les trois premiers tout le temps. On aimerait, mais ça n’existe pas. On a connu une décennie durant laquelle nous étions bien placés, ce qui était déjà extraordinaire dans le sport professionnel. Être le seul club à être en Playoffs depuis 10 ans a beaucoup de valeurs en termes de régularité. En dépit de toutes les aventures qu’on a connues, je pense qu’on peut être satisfait », ponctue très justement Martial Bellon sur ce bilan sportif.

Toujours très transparent le Président du Directoire annonce en revanche que d’un point de vue financier, la saison est plus compliquée : « nous allons perdre environ 400 000€. Il y a plusieurs explications : nous n’avons pas atteint les objectifs de chiffre d’affaires commercial que nous nous étions fixés. Probablement que les entreprises ont arbitré différemment leur choix et nous sommes en réflexion sur ce sujet. Nous avons subi l’inflation concernant les dépenses liées aux déplacements (60 000€ de plus que le budget). Et enfin, bien sur et surtout, les changements de joueurs et du coach qui nous ont coûté très cher ». Malgré tout, « la billetterie grand public a très bien fonctionné et les objectifs de chiffre d’affaire ont été dépassé ». C’est un gage de bonnes nouvelles et pour cela il a tenu à remercier les supporters : « je tiens à saluer le soutien constant de notre public cette saison. Nous avons la deuxième affluence de France derrière Nancy. On a presque retrouvé les moyennes que nous avions avant le COVID ».
Qui dit déficit cette saison, dit logiquement un élément à prendre en compte au moment de construire le budget de la saison prochaine et sur ce point Martial Bellon annonce : « la masse salariale de la saison prochaine va diminuer de l’ordre de 10%. On doit être le plus juste possible en préparant le budget. Mais, si la commercialisation se passe bien durant la saison, Nicola aura un peu plus de budget et je ne doute pas qu’il saura l’utiliser à bon escient. Mais attention : il ne faut pas en déduire que l’équipe sera moins bonne. Nous allons constituer une équipe aussi bonne que possible. On se bat et on ne baisse pas les bras. J’ai confiance en Nicola et Massimo pour trouver des solutions ». Un des points importants et pour le moment en suspens étant de savoir quelle compétition européenne jouera la SIG Strasbourg. Sur ce point le club a pris la décision de renouveler sa confiance et sa fidélité aux compétitions FIBA et ne postulera pas à une invitation en Eurocup, mais une chose est d’ores et déjà certaine selon le Président : « Nous aurons à minima une place en FIBA Europe Cup. L’orientation définitive dépendra des choix des clubs classés devant nous ».
Voilà donc un élément important au moment de constituer une nouvelle équipe pour laquelle il est acquis que le nouveau patron sera Massimo Cancellieri. Bien évidemment une proposition de prolongation a été proposé à Luca Banchi avant cela, mais, après réflexion, le tacticien a décidé de décliner l’offre. La raison est simple. En tant que sélectionneur de la Lettonie il sait à quel point l’été sera fatiguant et il ne se voyait pas revenir à Strasbourg sans être en état physiquement de prendre l’équipe en main tardivement. Néanmoins, Martial Bellon résume très bien la transition : « Luca a fait du très bon travail chez nous et après avoir décliné notre offre il nous a assez vite dit qu’on devrait contacter Massimo ».

Nicola Alberani ne cache pas sa joie d’avoir trouvé en Massimo Cancellieri un potentiel digne successeur du travail de Luca Banchi : « On est très content d’avoir Massimo avec nous. A mes yeux, nous avons signé le meilleur coach disponible de la ligue. C’était très important d’avoir un coach qui connaît la réalité du championnat Français. Le fait qu’il parle français est un plus aussi. Il a l’expérience pour bien faire. Il connaît le basket. Il a été adjoint de Luca ce qui, d’une certaine façon garantie de la continuité dans le travail accompli. Nous allons poursuivre en gardant à l’idée ce qu’est aujourd’hui l’ADN de la SIG Strasbourg : on se bat et on ne lâche rien ».
Voilà bien un crédo auquel le nouveau coach adhère, mais avant cela il a tenu à « remercier le Président Martial Bellon et Nicola Alberani de m’avoir appelé pour venir dans un club historique. Je vais donner toute la Grinta que j’ai lorsqu’il faut s’investir dans un projet. Nicola était peut-être un peu fou de m’appeler et de penser à moi, mais je compte bien m’investir pour les remercier de leur confiance. Je sais qu’il y a quelque chose ici que je peux représenter, une identité de club, qui colle avec ma façon de faire. Je travaille avec passion et je vais me donner à 150% ». Voilà un discours qui colle donc parfaitement à l’ADN dont parle le Directeur Sportif. Mais la vision et les valeurs de Massimo Cancellieri vont un peu plus loin encore : « Pour moi je ne suis pas juste le coach des joueurs. Je viens pour faire partie de la vie du club dans son ensemble. Le coaching ce n’est pas juste un travail qui consiste à entraîner. C’est ma vie et c’est un club, dans lequel on est tous ensemble. On ne parle pas d’entraîneur ou de joueurs. Le club ce sont les gens qui y travaillent, les supporters, les partenaires, les actionnaires. L’équipe doit être la représentation sur le terrain, de l’image et de l’identité, que font toutes ces personnes».

Et autant le dire tout de suite, inutile de lui parler de la baisse de masse salariale et d’une hausse du niveau de l’adversité dans notre championnat. Si vous évoquez ce sujet sa réponse est claire : « je suis prêt ! J’ai connu le haut niveau et j’ai aussi vécu des expériences dans des clubs où il y avait des attentes sans trop de moyens. Là c’est un peu tôt pour vous dévoiler quel type d’équipe on va construire, mais l’élément fondateur c’est que tout le monde adhère à un projet. Je peux vous garantir que nous allons faire les meilleures choses possibles avec les moyens que nous aurons. Les joueurs iront à la guerre pour défendre le club et j’espère que tout le monde va nous suivre. Le budget va baisser, ok. Alors, nous aurons besoin d’encore plus de soutien et pour cela mon travail c’est aussi de constituer une équipe qui rendra les supporters encore plus passionnés. Avec la passion vient le soutien et avec le soutien je peux vous dire qu’on va faire des choses très intéressantes ».
Le coach ne dévoilera aucune piste de nouveaux joueurs potentiels, mais Martial Bellon précise « Léo a une offre pour prolonger et la réponse est attendue pour le 15 juin. Concernant Marcus Keene et Matt Mitchell, ils ne seront plus à Strasbourg la saison prochaine. Ce n’est pas qu’on ne veut pas les garder, c’est surtout qu’on ne peut vraiment pas s’aligner sur les salaires qu’ils auront l’année prochaine… Vraiment, vraiment pas ! ». Avec JB, Bodian et Paul sous contrat le coach a néanmoins déjà une base JFL solide et cela il a tenu à le rappeler : « J’aime la colonne vertébrale de joueurs français de cette équipe. Je sais qu’ils collent à ma vision. Ce sont de vrais combattants. Pour moi il est important que chaque joueur dans ma future équipe se donne à 150%. Nous avons une liste de joueurs et nous allons encore travailler dessus. Quand nous saurons dans quelle direction nous allons et notamment concernant la Coupe d’Europe, nous ferons des choix. Il y a beaucoup de travail, mais on a déjà commencé. La saison va commencer très tôt, donc nous devons travailler plus tôt ».

Avant de conclure, a été demandé au nouveau coach quel sera le profil du collectif en devenir de la SIG Strasbourg version 2023/24. A cette question la réponse est très claire : « Mon équipe devra montrer de la fierté à chaque possession. Je suis un coach un peu plus amoureux de la défense. En attaque si tu as du talent tu dois être performant. Mon travail c’est de mettre en avant ton talent. En défense, il n’y a pas de différence ou d’histoire de talent. Les 10 joueurs doivent défendre. Il faut être intense et solide. L’adversaire doit avoir peur de nous attaquer. Les attentes individuelles de chacun doivent être liées et partagées avec les attentes collectives de l’équipe et du club ».
Un chapitre s’est donc fermé dans la grande histoire de la SIG Strasbourg et un nouveau va commencer à s’écrire. La trame est connue. Maintenant l’été de travail qui se présente devant le nouveau duo Alberani/Cancellieri s’annonce intense, dense et passionnant.